Parution : 03/2008
La Bible raconte que la flèche de Nemrod a blessé Dieu lui-même et que cet objet est maudit pour quiconque oserait l’approcher… C’est après ce genre de chimères que court Arthur Witzler, l’homme le plus riche du monde. Parvenu au terme de sa vie, il s’offre toutes les lubies, comme construire le premier siège social dans l’espace, la station Hadden, une gigantesque pyramide. Il espère surtout, par le biais de sa fondation, découvrir une énigme qui résiste à toute explication scientifique et rationnelle. Or, voici que s’en présente une. La fondation déniche un homme interné dans un asile depuis 162 ans… Oublié de tous, sauf d’une psychiatre qui décide de mener l’enquête, le patient 1167, Norman Sheperd, ne s’exprime jamais. Mais la technologie de Witzler permet de décrypter ses rêves. Dieu seul sait quel mystère ils vont révéler…
Une série qui confère une profondeur mythologique à une intrigue de science-fiction, c’est gonflé et intrigant. Le premier tome souffre de quelques faiblesses. Les raccourcis scénaristiques (comme la façon dont Witzler a bâti son empire ou des fouilles archéologiques qui révèlent un squelette en une nuit) sont un peu gênants, mais on les excuse tant les thématiques et actions sont denses pour un seul album. On suit ainsi un historien-archéologue-ethnologue, une psychiatre, un archiviste, un petit génie de l’informatique, et un fou, ou du moins un homme déclaré tel. Silencieux et immobile, Norman Sheperd, le mystère, n’est pourtant pas le moins présent des personnages. Quant au graphisme, il s’en sort aussi bien avec une pyramide dans l’espace qu’avec un chantier de fouilles, ou avec la Phénicie antique.
Brillant et efficace.
Florence Raphaël
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