Parution : 01/2018
Résumé
Depuis que sa mère lui a annoncé au retour de l’école une nouvelle qui a chamboulé leur existence, Alexis se demande si ça existe, des journées comme les autres. Déraciné de son Saguenay natal et transplanté à Montréal, où il n’a jamais mis les pieds, Alexis atterrit à Rosemont privé de repères et désarmé face aux défis qui s’accumulent devant lui. Heureusement, Alexis a pour l’aider son ami Ernest, le voisin d’en haut, un garçon timide que personne ne remarque mais qui sait tout sur tout le monde…
Notre avis
Geneviève Pettersen est né en 1982. Chroniqueuse et scénariste, elle a grandi entre Québec, Jonquière, Chicoutimi, Saint-Honoré et Falardeau avant de déménager à Montréal en 2001. Après des études en sociologie des religions et en littérature à l’UQAM, elle a travaillé dans l’édition et a collaboré à différents magazines. La déesse des mouches à feu, paru au Quartanier en 2014, est son premier roman et a remporté le Grand Prix littéraire Archambault 2015. D’ailleurs la ressemblance avec le scénario de cette Bd est plus que troublante … Son premier roman, « Madame Chose », le nom qu’elle utilise sur son son blog, raconte étrangement la même chose ou presque avec un regard cru sur une réalité peu réjouissante. C’est un événement tragique qui a bouleversé la vie d’Alexis et de sa mère, obligés quitter leur belle maison de Saguenay, à la campagne, pour un appartement dans la bouillonnante Montréal. Si la maman a trouvé un nouveau travail chez un garagiste qui semble accaparer tout son temps, Alexis s’ennuie dans un univers effervescent qu’il ne comprend pas mais sa rencontre avec Ernest et Alice changera la donne. Une superbe histoire aux personnages complexes et attachants, des chemins de vie qui se croisent et s’emmêlent dans le tourbillon d’une grande ville. Des colères qui s’estompent, l’amour naissant, le copain étrange et le rapport avec son parent parfois difficile, de l’absence de ceux que l’on aime, des souvenirs faciles à s’approprier. Un premier volume doux amer avec de magnifiques planches en noir et blanc, toutes en rondeurs, sous le pinceau numérique de François Vigneault ; les grands aplats noirs ou gris sont rehaussés de belles trames pour souligner les ombres apportant du mouvement dans ces scènes de la vie quotidienne. On notera aussi « ce français d’outre atlantique » emprunt d’anglicisme auquel on s’adapte très vite. Ernest est extrêmement intéressant et l’on a hâte de découvrir les prochaines aventures de ce 13e-avenue. Pour le dessin, François Vigneault, n’est pas un inconnu ; illustrateur, graphiste et auteur de bande dessinée, il est le confondateur du Festival Linework NW. Titan, son premier livre, a été publié par les éditions Pow Pow en 2017. Originaire des États-Unis, il habite à Montréal depuis 2015. Cet album transpire la bienveillance dans un passage parfois difficile entre l’enfance et l’adolescence et vous transportera dans vos souvenirs les plus profonds. La Pastèque est une maison d’édition québécoise qui existe depuis 1998. D’abord spécialisée dans le domaine de la bande dessinée, elle met en avant les talents locaux, avant de s’ouvrir à la jeunesse pour publier des albums et des romans graphiques. Soucieuse de donner naissance à des projets de qualité, La Pastèque tente d’offrir des livres qui soient beaux, graphiques et sensibles. Pari réussi avec brio !
En deux mots
Un album de très belle facture sur l’adolescence, l’absence, qui nous renvoi à nos propres souvenirs, empli d’un mystère qui flirte avec le fantastique. « 13e avenue » conte la nouvelle vie d’Alexis et quelque part probablement une partie de la notre.
Jean-Claude Attali
Lien vers la page des Éditions La Pastèque de « 13e avenue tome 1 »
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