Parution : 08/2012
Dans un coin paumé, un gosse comble son ennui en tuant : des animaux, d’autres enfants, des adultes, des membres de sa famille… Pour certains, il faut ruser, pour d’autres, une lame bien affutée suffit. Toutes ces victimes vivent dans ce trou qui leur sert de village où cette communauté en vase clos cumule les tares, du racisme primaire à l’inceste, de la débilité profonde à la perversion.
Adaptée d’un roman de Jean-Luc Luciani, cette BD est glauque, très glauque. Le gamin meurtrier tue par ennui, juste pour satisfaire un plaisir pervers, il n’a aucune excuse. Ses victimes ne méritent pas non plus notre compassion. Le choix graphique de Jonathan Munoz va dans ce sens, en optant principalement pour de la bichromie. La narration, quant à elle, renforce ce côté sombre, en faisant raconter l’histoire par le gosse, n’exprimant pas la moindre once de scrupule ou de remord. Malgré un thème peu ragoûtant, on est vite surpris de dévorer cet album et d’apprécier finalement ces scènes abjectes. Bien sûr, cet ouvrage n’est pas à mettre entre toutes les mains.
Plongée dans les pensées d’un gamin psychopathe.
Anthony Roux
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