Parution : 08/2012
Voilà déjà quelques semaines que tous les adultes sont morts. Un virus semble avoir décimé la population âgée de plus de 12 ans et les enfants doivent survivre par leurs seuls moyens dans un monde totalement abandonné. Lisa Nelson, jeune fille intelligente et débrouillarde, s’occupe de son petit frère aussi bien qu’elle peut. Mais elle sait que les vivres qu’elle trouve pour eux deux attire la convoitise des bandes de voyous du quartier. Pour protéger ses découvertes, elle doit créer une petite communauté dont elle sera la chef…
Cette adaptation de The girl who owned a city, un roman américain écrit par O.T. Nelson en 1975, est devenu un classique enseigné au niveau du collège. Il aura donc fallu attendre longtemps pour voir le monde de la BD s’y intéresser, grâce au scénariste Dan Jolley. Initialement publié en avril 2012, Atlantic BD en a donc proposé une version française très rapidement, pour le plaisir des lecteurs qui découvriront une histoire forte et marquante. Cet univers post-apocalyptique qui fait évidemment pensé à la série Seuls – un bandeau sur l’album y fait une mention à peine voilée – s’en démarque toutefois très vite. Car l’aventure des deux héros (dont les noms sont empruntés aux enfants du romancier) reste circonscrite à leur quartier et joue davantage sur la psychologie et les sentiments. Établissement d’une communauté, guerre des gangs, lutte pur la survie, sont autant d’éléments abordés d’une manière très subtile. Le dessin de Joëlle Jones se révèle parfait pour accompagner ces personnages dans leur quête sans fin. L’artiste américaine montre beaucoup de finesse à travers son trait personnel, toujours en mouvement et plein de vie.
Chronique d’une survie ordinaire… une jolie trouvaille pleine de subtilité.
Arnaud Gueury
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