Parution : 05/2012
L’humanité commence à peine à découvrir les super-héros, ces hommes aux pouvoirs extraordinaires qui font parler d’eux aux quatre coins de l’Amérique. Justement, alors qu’une légende urbaine parle d’un type déguisé en chauve-souris à Gotham, ce fameux « Batman » poursuit un extraterrestre sur les toits de la ville. Poursuivi par la police, il est alors rejoint par un certain Green Lantern, dont le style haut en couleurs n’est pas fait pour lui plaire. Mais ensemble, alors que leur cible a piégé un bâtiment en hurlant le nom de Darkseid, ils tombent sur un bolide rouge et bleu. Superman s’en prend très vite à eux, les prenant pour ses vrais ennemis. Une première rencontre houleuse pour de futurs compagnons que les hommes ordinaires vont craindre ou vénérer sous le nom de Ligue de Justice…
Alors que l’éditeur n’est présent que depuis janvier, Urban Comics bénéficie d’un concours de circonstance favorable puisque leur arrivée sur le marché français correspond à une grande refonte du catalogue DC. Sous le label Renaissance ou New 52, le géant américain, à l’instar de son rival Marvel avec l’univers Ultimate, a relancé ses 52 séries en cours pour un nouveau public. Confiés à des auteurs reconnus, ces projets ambitieux et commerciaux reprennent les bases. Chaque héros se voit en effet confié de nouvelles origines, réinventées ou adaptées, tout en essayant de ne pas altérer leur passé. Pour cela, Urban a tenté de satisfaire ses lecteurs assidus et exigeants, en proposant ces nouveaux titres, repartant du premier numéro, à la fois en librairie (recueils à dos cartonné) et en presse (fascicules). En même temps que Batman, Green Lantern ou Wonder Woman, sort donc ce Justice League scénarisé par Geoff Johns, surement celui qui se permet le plus de changements. Outre les costumes – celui de Superman, choisi pour le film de Zack Snyder à venir, ne manquera pas de faire bondir les puristes qui noteront la disparition du mythique slip rouge – le principal est l’arrivée de Cyborg, ex-membre des New Titans. Le scénariste réussit à merveille à redonner corps à ces héros alors inconnus du public, qui apprennent à se connaitre et à travailler en équipe. Bien sûr, le dessin magnifique de Jim Lee est pour beaucoup dans ce lancement réussi qui, en plus d’offrir un nouveau regard sur la JLA, ose s’approprier les personnages en leur donnant un caractère assez différent de celui qu’on leur connait, Superman devenant ainsi beaucoup plus sombre, nerveux et agressif.
Au-delà d’un coup marketing indispensable pour faire le ménage dans des séries interminables, ce premier tome bénéficie de l’expérience de deux grands auteurs qui nous régalent.
Arnaud Gueury
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