Parution : 03/2012
Morue n’est plus cette jeune fille laide qui sent le poisson et qui trainait son mal-être dans le royaume tout en espérant un regard du roi. Une fée a exaucé son vœu le plus cher : être la plus belle. Mariée au roi et pourtant encore si malheureuse. Maintenant qu’on l’appelle Beauté, tous les hommes de son entourage sont prêts à mourir pour un seul battement de ses cils. Avec la naissance de Marine, son enfant, héritière des traits grossiers et vulgaires de sa mère, les jalousies vont être ravivées. En effet, en souhaitant marier son neveu à Marine, le roi Sanglier va, à son tour, faire les frais du charme de notre troublante héroïne et mettre tout le royaume à feu et à sang.
L’idée de base – une jeune femme laide se transforme en magnifique princesse – ne semblait pas être l’idée du siècle. En développant un point de vue original – Beauté est belle aux yeux des autres mais se voit toujours laide – Hubert réussit le pari de renouveler le genre du conte de fées avec un regard moderne. Tantôt sombre, tantôt romanesque, le scénario aborde des thèmes tels que la violence au sein du couple ou encore la jalousie, et développe une réflexion autour de l’apparence. Son royaume pour une femme ou : est ce que la beauté rend totalement heureux ? Le dessin, si détaillé et si caractéristique des Kerascoët, ajoute à une image flamboyante, de l’onirisme et du réalisme. L’ensemble donne une illusion d’optique entièrement maitrisée.
Miroir mon beau miroir, est ce que cette suite va rencontrer le succès escompté ? Sans doute, sans doute…
Jérôme Prevot
Chronique du Tome 1
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