Parution : 01/2012
Septembre 44, la ville de Liège est libérée. C’est la chasse aux collabos. La beauté d’Alice est marquée de l’infamie des accointances de son mari avec l’occupant. Thomas la retrouve détruite et furieuse, ne souffrant plus la présence de quiconque. Le père Joseph est meurtri. Mais c’est la torture qui a marqué son visage. Assunta la rouge fut des convois dont beaucoup ne sont jamais revenus. Alors que la vie semble reprendre son cours, Charles est absent. Il a disparu sans laisser de trace derrière lui. Joseph oriente Thomas vers le réseau de l’armée secrète. Mais celui-ci a enterré bien des membres et leur secret bagage. Au village, l’excitation des réjouissances n’est pas du goût des hommes, dont l’œil noir scrute les femmes aux bas nylons traîtres à certaines intimités. Il en est d’autres qui, fort de leur discrétion, ont su endosser la veule pelisse pour mettre à nu les funestes desseins des forces Hitlériennes…
Une série en deux tomes qui envisage la seconde guerre mondiale par les deux bouts. Moins manichéens, plus nuancés, les auteurs sèment le doute chez le lecteur et démontent systématiquement ce qui était construit. Les bravaches sont déconfits. Les belles sont enlaidies. Les couards sont des héros téméraires. Les apparences sont trompeuses. Au regard des deux couvertures, l’été a cédé place à l’hiver. Les mines sont graves. Et les douces querelles d’antan offertes à la folle destruction. Nous livrant toujours des décors magnifiques, Eric Warnauts et Raives signent une série originale sur un thème pourtant éculé par un grand nombre de médias. L’application méthodique avec laquelle ils ont construit les rouages de leur intrigue, les relations et la psychologie des personnages, mettent en lumière que là où la réalité est d’un morne absolu, le bonheur est fugace.
La solide construction du premier tome semble elle-même balayée par la guerre. Un procédé original qui démontre la maîtrise de deux talentueux auteurs.
Alain Lamourette
Chronique du Tome 1
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