Parution : 04/2009
1759. Le capitaine Archambault pourchasse un détenu, évadé à bord d’un canot. Le maraud accoste à l’instant sur une petite île surplombée d’un énorme rocher rouge. Le capitaine ne lâche pas l’affaire et le suit dans la jungle, épée au poing. Il rencontrera son détenu plus tôt que prévu, suspendu la tête en bas par un gigantesque monstre. Maboukou, c’est comme ça que les esclaves l’appellent. Et le craignent, car il dévore la tête de ses proies. Le capitaine ne demande pas son reste et fuit, la queue entre les jambes. Des siècles plus tard, entre canot gonflable, portables et briquet, un groupe de jeunes « fils de riches » accostent sur l’île pour trois jours. Autarcie totale et sea, sex and sun semblent être au programme ! Jusqu’au premier meurtre.
Dans un premier temps, l’œil du lecteur est attiré par les belles couleurs de l’île : mer transparente, ciel turquoise, jungle luxuriante. L’album est frais et on s’y croirait vraiment, assis avec les personnages sur l’île en train de se dorer la pilule au soleil. Puis, petit à petit, les esprits s’échauffent, les caractères s’affrontent, la tension monte et la BD change de ton, change de couleur pour virer au rouge sang, noir d’encre et vert dollar. Qui est Maboukou, existe-t-il, à qui cela profite ? L’histoire et l’atmosphère sont habilement menées par les auteurs, qui nous embarquent avec eux du décor de rêve à l’horreur totale. La fin n’est donc pas angélique et serait digne d’un bon film d’horreur !
Entre décapitation et l’île de la tentation, la raison du plus fort est toujours la meilleure…
Candice Dhô
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